viernes, 15 de noviembre de 2013

Des petits riens / Comentario sobre la versión francesa de "El colectivo"




L’Autobus – Eugenia Almeida (Métalié)


En Argentine, une plaine sans fin, comme celles dont Hector Biancotti décrivait si bien leur vide immensité. Une petite ville, un bourg coupée en deux par une voie ferrée, un hôtel, un bar, un commissariat de police, un garde-barrière, un arrêt de bus. L’autobus quotidien ne s’y arrête plus et passe en grande trombe, toujours conduit par le même chauffeur. La morne tranquillité du lieu s’en trouve profondément dérangée. Des voyageurs restent confinés dans l’hôtel. Des habitants voulant aller à Cordoba, la grande ville pas si voisine, sont bloqués. Chaque jour qui passe, le seul spectacle est cet autobus qui passe vite, si vite, sans s’arrêter. Un jeune couple n’y tient plus. Ils s’en vont tous les deux en marchant de long de la voie ferrée. L’avocat du lieu, mal marié à une femme cloîtrée dans la volubilité, croit pouvoir surmonter ce blocage mais en vain.

Toute la vie tente de se réorganiser provisoirement autour de ce bus devenu mystère. Et de cette double interrogation : pourquoi ? jusqu’à quand ?
Jusqu’au moment où des militaires rodent autour de la ville.

Grâce à son écriture quasi-cinématographique, Eugenia Almedia, dont "L’Autobus" est le premier roman, plonge le lecteur au cœur de la période de la dictature militaire où les opposants disparaissaient face à une population tétanisée sous la chape de plomb imposée par un pouvoir machiavélique et tortionnaire.

Ce court et fulgurant roman qui commence de façon sibylline et minimaliste prend une dimension tragique pour évoquer ces heures noires de la dictature des militaires en Argentine.


http://jmph.blog.lemonde.fr/2013/10/17/lautobus-eugenia-almeida-metailie/


Publié le 17 octobre 2013

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