-C’est un suicide.
-Etiologie douteuse.
-Vas-y. Tu jettes un coup d’œil et après on voit.
Guyot journaliste opiniâtre ne va pas s’arrêter là.
De son écriture sèche, Eugenia Almeida le fait scruter, à l’affût de ce qui peut corroborer la suspicion. D’une langue métaphorique, elle le fait avancer à tâtons et à l’instinct. Dans un style plein de fureur retenue, elle ouvre péniblement ses yeux sur un monde sans signification : la pire sensation est de vouloir comprendre. Alors, il se perd dans l’hémérothèque et sa compilation d’articles. Il se plonge dans les cahiers de Julia et ses jeux de langues singuliers. Il s’évapore au côté d'Ostots et ses mouvements de mains agrippées aux verres de vodka. Soudain, les cadavres s’accumulent, les ellipses se substituent aux dialogues; l’intrigue faussement beckettienne est devenue ruban de Moebius énigmatique.
En installant une atmosphère de terreur sourde, Eugenia Almeida illumine d’une chose obscure qui se déplace parmi les ombres, les drames de l’Argentine. L’Echange, la lueur d’un cauchemar. Percutant.
Nadège Badina
(GRENOBLE)
LIBRAIRIE Le Square
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