«La Pièce du fond», d'Eugenia Almeida
L'auteur de «L'Autobus»,
roman étourdissant, un peu étouffant, qui mettait en scène des personnages
fantasmagoriques au temps de la dictature argentine, revient avec un second
ouvrage, «La Pièce du fond».
Les personnages d'Eugenia
Almeida sont banals, noyés dans leurs petits et gros problèmes du quotidien
: les altercations avec un chef autoritaire et rustre, la survie pendant le
deuil... Ces destins n'ont qu'un point commun, mais symbolique : le maté. Il
ravive le sourire, révèle des souvenirs, aide à la réflexion ; l'esprit des
personnages s'évade grâce à son odeur, son goût, le bruit de l'eau qui coule
sur les feuilles.
Mais bientôt, un élément
va permettre à ces destins de se croiser. Un homme silencieux, mystérieux
et apparemment sans le sou élit domicile sur la place du village. Son étrangeté
attirera une petite serveuse qui lui apportera, dans le dos de son patron, des
plats cuisinés. Mais son côté plus ténébreux intriguera aussi deux policiers.
Et c'est à l'intérieur d'un
hôpital psychiatrique qu'il les conduira. Là, les personnages semblent sortir
d'eux-mêmes et on ne sait plus vraiment qui doit être enfermé et qui doit être
libéré. L'ambiance est lourde, épaisse ; le récit lent. Peu de rebondissements
dans ce texte mais un dynamisme apporté par les caractères singuliers des
personnages.
Jennifer Richaud
Septiembre de 2010
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