"La
pièce du fond", dernier opus
signé Eugenia Almeida, déjà auteur de "L’autobus", est un roman qui
parle des gens, de leur vie, de leur passé et de leurs sentiments. A la
croisée des chemins, les destins se croisent, les
personnages se rencontrent, se perdent, et se retrouvent.
Ce
livre commence sur la place du village, sur un banc public, où, depuis
quelques jours, un homme est assis, muet
et immobile. Est-ce un sans domicile fixe, s’est-t-il perdu ? Nul ne
peut le dire mais une chose est sure, il dérange. Il dérange le patron
du bar d’en face, il dérange même la police qui finit
par l’embarquer. Mais aussi, il intrigue.
Il
intrigue Sofia, la serveuse du bar, qui lui apporte régulièrement à
manger. Un beau jour, il disparaît, et
Sofia s’inquiète de ne plus le voir, en parle à sa sœur Mabel et se
décide à le chercher. Elle se retrouve alors au commissariat, où Frias,
un flic, a lui aussi été troublé par ce personnage
mystérieux… Sauf que le vieil homme n’est plus là, il vient en effet
d’être transféré dans un hôpital psychiatrique. Et dans cet hôpital,
une nouvelle venue, elle aussi, va troubler l’ordre et la
tranquillité établis depuis si longtemps.
Le
médecin en chef, le docteur Resquén, reconnaît cette nouvelle recrue.
Ce psychiatre est bien Elena Erbeste, la
fille d’une patiente qu’il a croisée il y a plus de trente ans, et
grâce à laquelle il a trouvé sa vocation. Semant le trouble dans la vie
bien rangée de l’hôpital, Elena va croiser le chemin de
Sofia, qui la sollicite pour retrouver son ami.
Dans
ce roman, Eugenia Almeida réussit, grâce à une écriture tout en
finesse, limpide et prenante, à nous faire
partager le quotidien rangé de tous les personnages qui peuplent
cette petite ville où se déroule l’action du livre. L’homme du banc et
Elena, eux, sont comme des trouble fêtes qui perturbent cet
ordre établi, et qui provoquent la confusion.
Dans
ce livre, ce qui est frappant, c’est la confrontation des personnages,
très différents, entre eux. Leurs
destins se mêlent au gré de leurs rencontres, et ils possèdent
chacun une histoire personnelle particulière. Dans cet univers fermé,
presque étouffant, chacun, dans cette quête, recherche des
vérités qu’il se cache. Dans un rythme presque figé, à l’image du
village dans lequel le récit se passe, Eugenia Almeida arrive à créer du
mouvement à travers tous ces personnages, à travers
leurs vies et leurs souvenirs. Un ouvrage singulier, une atmosphère
pesante, mais une histoire poignante qui fait réfléchir, qui remue des
émotions et qui ne laisse pas indifférent.
24/05/2010
No hay comentarios:
Publicar un comentario