Eugenia Almeida – L’autobus (Métailié)
Sous son côté inoffensif, anecdotique, ce petit roman tisse une critique acerbe. Composé en grande partie de dialogues, il évolue dans un quasi huis clos autour de quelques personnages dont l’univers va se trouver perturbé par une anomalie, en l’occurrence ce bus qui ne s’arrête pas.
A l’aide de phrases simples, de métaphores, de répétitions, l’auteur crée un univers qui n’est pas sans rappeler celui de Beckett, où le village baigne dans une bucolique mélancolie qui ne se réveille que par le passage de ce bus que le village entier vient voir passer. S’opère alors une transformation et une lente dégradation du quotidien, par petites touches, subtiles, comme sous l’action d’une dictature. Tout est évoqué avec détachement et pudeur, et à l’instar du nouveau cinéma argentin, ce roman pose un regard décalé sur l’histoire de l’Amérique latine.
JB
No hay comentarios:
Publicar un comentario