viernes, 1 de noviembre de 2013

EVENE: Comentario sobre la versión francesa de "El colectivo"


 



"L’Autobus’ est un de ces courts romans dont l’aspect inoffensif dissimule en réalité une force tragique et une puissance critique insoupçonnées. L’intrigue se déroule comme une pièce de théâtre : le récit est en grande partie composé de dialogues, et se déroule dans un lieu clos, en l’occurrence un village du fin fond de l’Argentine. On suit les interactions d’un demi-douzaine de personnages principaux, qui vivent dans cet espace restreint soudain perturbé par une anomalie. La répétition et la monotonie de certains phénomènes rappelle Ionesco ou Beckett, tandis que la foule moutonnière (qui vient regarder tous les soirs le bus passer sans s’arrêter) agit comme un écho en répétant les informations glanées par les protagonistes majeurs, évoquant ainsi le choeur des pièces antiques. 

Au-delà de cette théâtralité explicite, l’écriture sèche et minimaliste d’Eugenia Almeida fonctionne par métaphores, multipliant les phrases bénignes au contenu implicite pour mieux illustrer la contamination lancinante de l’action et des esprits par la dictature. La dégradation du quotidien s’opère de manière très subtile, par petites touches imperceptibles qui, mises bout à bout, augurent un avenir sombre et sanglant. 

Par sa sobriété et son détachement, ‘L’Autobus’ réussit à placer un regard décalé sur les drames de l’Amérique du Sud."



par Mikaël Demets





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