lunes, 29 de julio de 2013

A l'ombre du Cerisier: comentario sobre la versión francesa de "El colectivo"













Dans une petite ville d’Argentine, près de Cordoba, un homme et une très jeune femme, "étrangers" tous les deux, ainsi que M. Ponce l’avocat local, et sa sœur attendent l’autobus qui passe une fois par jour. Seulement ce soir là, l’autobus ne s’arrête pas et accélère... Impensable que le chauffeur ne les ait pas vus selon l’avocat qui subit ici un terrible outrage à sa condition. Or le même jour, le commissaire sur ordre et sans plus de précision de sa hiérarchie, demande au garde barrière de bloquer le passage de la voie ferrée jusqu’à nouvel ordre. Dans une ville où tout se sait et tout se dit, l’ignorance est mère de toutes les curiosités les plus malsaines. Pourtant l’homme et la femme inconnus choisissent pour quitter cette ville de fous, malgré les recommandations du patron de l’hôtel-bar, de partir à la ville suivante en remontant la voie de chemin de fer...

Voilà un court roman que l’on a du mal à lâcher une fois commencé. Autour de cette histoire qui attise la curiosité, du lecteur cette fois, Eugenia Almeida dessine une galerie de personnages sensibles et drôles. Elle nous plonge parfaitement dans l’ambiance d’une ville de « province » où tout le monde se connaît et où chaque étranger est perçu avec doute.

Un court roman conseillé par une bibliothécaire qui me fait l’honneur de passer par là quelquefois, alors merci à elle pour cette bonne surprise ! Ah... Si les bibliothécaires n’existaient pas... Quant à vous, point d’hésitation possible face à l’enthousiasme de deux d’entre eux !

http://alombreducerisier.over-blog.org/article-17557062.html


domingo, 28 de julio de 2013

Entre les lignes entre les mots: comentario sobre la versión francesa de "La pieza del fondo"



  

 



Il est impossible de répéter ce que l’on n’a pas encore avalé


Un homme sur un banc. Sofia, jeune serveuse de bar brise l’indifférence. Mais être assis sur un banc, ne pas parler est manifestement un trouble à l’ordre public.

Au commissariat, c’est au tour de Frias de rompre le mépris. Décidément la présence de cet homme trouble le paysage, déplace des interrogations, ouvre des portes cadenassées par le temps. En petits chapitres, Eugenia Almeida nous fait ressentir la différence, la froideur, « Un de ces baisers creux que l’on envoie en l’air, le faux jumeau d’un vrai salut ».

Des histoires plus anciennes, une amputation, une femme enfermée et une gamine malmenée…

Elena, nommée dans cet hôpital, s’écarte de l’attente, se confronte au conte, au rejet de la « folie », de la différence. Les pistes se brouillent, les troubles s’exposent, les refus aussi. Peu à peu, les pointillés deviennent des chemins, des sensations, des relations. Une main posée, un sourire, un étonnement, un monde plus ouvert à la chaleur, aux rencontres. Norma, Horacio, Mabel…

Les brides d’histoires se rencontrent, avec en toile de fond, cette pièce, celle du fond, celle des souvenirs, dont la porte s’ouvre, ou ne s’ouvre pas. Insensiblement les phrases de l’auteure ouvrent des communs, des croisées aux personnages, nous infuse le goût du maté. 

Un livre offert comme par « Quelqu’un qui, avant de partir, vous habille ».


Eugenia Almeida : La pièce du fond
Traduit de l’espagnol (Argentine) par François Gaudry
Métailié, Paris 2010, 200 pages, 18 euros
Didier Epsztajn
15/06/2013

sábado, 27 de julio de 2013

Agencia Nan: comentario de Facundo Gari sobre "El colectivo"


Libros: “El colectivo” (Eugenia Almeida, 2009) 

 

El único bondi que mantiene a un pueblito cordobés dentro del mundo de la década de 1970 deja de frenar en él. A partir de ese hecho, la autora construye una arquetípica fiesta de fantasmas de la sociedad argentina, donde prolijos y comprometidos conviven con entregadores y desinteresados; y donde la línea divisoria entre el futuro y el pasado cobra nuevos sentidos.














Buenos Aires, junio 6 (Agencia NAN-2009).‑ 

Nadie en ese pequeño pueblo cordobés de los 70s sabe por qué, pero el único colectivo que pasa cada día levantando el polvo de la carretera deja repentinamente de parar allí. Ni la pareja que se hospeda en el hotel de la ciudad ni la visitante Victoria, hermana del abogado Antonio Ponce, logran subir al bondi. El pueblo está conmocionado. Los señores lustran sus zapatos y las señoras se ponen sus vestidos de salir y engominan los flequillos de los hijos para ir sobre la carretera a ver pasar al devenido monstruo. Otra extrañeza para los habitantes del pueblo: desde el mismo día en el que el colectivo optó por no detenerse, Primitivo, el encargado de subir y bajar la barrera del cruce de vías, mantiene el paso cerrado. Las únicas noticias que llegan desde la capital son las que Rubén recibe por la radio mientras pasa las horas atendiendo el bar del albergue. Las versiones son pocas e inconexas. Por el conventillo se rumorea que fue una orden de los militares. Buscan a unos subversivos, dicen los vecinos.

Al iniciar la lectura de El colectivo (Edhasa), de Eugenia Almeida, el lector se encuentra con un panorama fluctuante. Es que no es de los libros que prenden sin más, aunque sí de los que cautivan a quien se atreve a cruzar la decena de páginas. Enmascarada de sencillez narrativa, la autora cordobesa ofrece una novela equilibrada desde la primera hasta la última letra, un texto que no excede los límites del costumbrismo nativo ni los del exceso de intriga.

A cierta altura, claro, se necesitan algunas respuestas. Sin embargo, la escritora opta por entregar el chismerío de un barrio en el que no pasa nada (nada emocionante, más bien). Con esos personajes que parecen superfluos, los de la vecindad, Almeida va pegando figuritas conocidas hasta formar un collage arquetípico de la sociedad argentina, una fiesta de fantasmas repetidos, de un disco rayado que es el mismo que se escucha fuera de la diégesis, en la contemporaneidad real.

Están los acusadores, los que callan, los distraídos, los que quieren saber, los que no, los botones y los prolijos. Los pobres y los ricos. Los que mandan y los que obedecen. Los responsables (según la obra, todos en alguna medida). Y, por supuesto, los que escapan --por váyase a saber qué razones, si justas o no-- de los milicos y del “algo habrán hecho” que murmuran las esposas bien. Ajena a los avatares del asfalto y los edificios, la agobiante ciudad muestra también su furia.

En esencia, El colectivo es una obra de contrastes: el bondi y el tren versus la bicicleta; la soledad del bar del hotel versus las juntadas juveniles en el Club Náutico; la austeridad de la esposa de Ponce durante la adolescencia versus la verborragia de ella misma pero ya hecha mujer; la joven promesa de gloria versus el por siempre dolido abandono de los sueños; la precisión de los meteorólogos versus el olor de la tierra y el color del cielo; el vértigo de la ciudad versus el pueblito de cera; en fin, el futuro versus el pasado.

Facundo Gari

sábado, 6 de junio de 2009


http://agencianan.blogspot.fr/2009/06/libros-el-colectivo-eugenia-almeida.html

jueves, 25 de julio de 2013

Chez Clarabel: comentario sobre la versión francesa de "El colectivo"

L'autobus - Eugenia Almeida










Dans une petite ville en Argentine, l'avocat Ponce accompagne sa jeune soeur Victoria à la station d'autobus. Or, le véhicule passe à toute vitesse devant leur nez et ne s'arrête pas. Au café, tout le monde s'étonne et pense que Castro, le chauffeur, est devenu fou.
Qu'importe. On attendra un jour de plus. Victoria rentre chez son frère et Marta, son épouse. Un autre couple préfère passer la nuit à l'hôtel avant de prendre la route le long de la voie ferrée. Car le lendemain, l'autobus passe sans crier gare et Ponce commence à voir rouge.
Sans le dire tout haut, il pense qu'on se moque vertement de lui, qu'autour, les gens ricanent et le montrent du doigt. Cela lui rappelle amèrement son mariage, un sentiment de piège inextricable, une punition au fer rouge.
Dans la petite ville, les langues commencent à se délier. La radio parle d'une chasse à l'homme, d'une jeune fille en fuite, d'un couple à épingler, de l'armée en faction et d'une fusillade au petit jour... L'affaire de l'autobus qui passe sans s'arrêter ne semble finalement plus si anodine.
Pas loin de penser qu'on frise la farce, ce roman de l'argentine Eugenia Almeida n'a en fin que compte que les atours car le fond du roman penche vraisemblablement dans la comédie morbide. 
Les personnages sont brossés avec vigueur et bonhommie. Ils ont l'aspect de gens qui ne pensent pas plus loin que le bout de leur nez, pourtant impossible de leur conter des sornettes. Ils sont nombreux à se questionner sur l'autobus, sur le couple en fuite, sur l'armée qui donne ses directives d'un ton sans appel. "Et si..." se disent les uns et les autres, au bout du cinquième jour, une fois la tension passée. 
Car derrière les dialogues, les potins, le blabla et l'égo démesuré de l'avocat Ponce, se trouve bel et bien une pression tenace, un rien énigmatique. On peut penser beaucoup de choses, ne pas les écrire, mais les éprouver sans aucun doute !
Un premier roman subtil, entraînant et qui embarque de sitôt...
Traduit de l'espagnol (Argentine) par René Solis - 124 pages - Editions Métailié.

http://blogclarabel.canalblog.com/archives/2007/08/03/5738360.html

miércoles, 24 de julio de 2013

Le Marathon des mots según Patricia Kolesnicov (II)




Lecturas y rituales de una mañana en Toulouse

 

Algo pasa esta mañana de domingo en Toulouse. Termina junio, el sol te saca de la cama y te manda a la calle, donde las bicicletas se mueven sobre el empedrado y –es verano– el croissant reglamentario se come en barcitos con mesas en la vereda.
 
Algo pasa, en realidad dos cosas en el mismo lugar. La calle medieval ondea y aparece el Convento de los Jacobinos, un espacio enorme fundado en el siglo XII para combatir a los cátaros, su creencia en dos Creadores –Dios y el Diablo–, su ascetismo doctrinario, su desobediencia al Papa. En un espacio altísimo, frente a un altar, religiosos de hábito blanco y capa verde dan misa: cantan, hablan. Un grupo de gente de pie los sigue en silencio.

A la vuelta, en el mismo convento, entre arcos góticos y columnas, la actriz Fanny Cottençon lee, durante una hora, un fragmento (una buena parte) de La pieza del fondo, de la cordobesa Eugenia Almeida. Un grupo de gente sentada la sigue en silencio.

Hace días que ocurre aquí la Maratón de las palabras, un encuentro literario anual al que este año la ciudad de Buenos Aires es invitada especial. Hay charlas en librerías, hay entrevistas, hay estas lecturas larguísimas a las que muchas veces se paga para entrar. 

La fórmula es atractiva: un actor, una actriz muy conocidos con un texto que puede ser famoso –también leyeron Santa Evita, de Tomás Eloy Martínez– o nuevo. El público va para conocer el texto o para ver a su actor o las dos cosas. En todo caso, funciona. ¿A nadie se le ocurrió trasladar el formato a Buenos Aires? Claro que sí. Pero, dice por lo bajo alguien de la comitiva porteña, en las circunstancias políticas que vivimos… ¿eso no terminaría en una lista de quién lee o no para Macri? En todo caso no lo pensó así la larga lista de escritores que vinieron a Toulouse: Alberto Manguel, Claudia Piñeiro, Martín Kohan, Samanta Schweblin, Pola Oloixarac, Ernesto Mallo, Damián Tabarovsky, Carlos Salem y siguen los nombres.

Es en ese contexto que en el convento hay misa y hay lectura. A la misma hora, en el mismo lugar, a dos grupos de personas les están contando cuentos. Claro que no son equivalentes. Digan lo que digan los textos de esta mañana, uno es el cuento de la obediencia, del ser superior, de la interpretación fija. El otro es –trata de ser– el cuento de la libertad de pensamiento, del riesgo, de la búsqueda de lo nuevo. Borges dijo alguna vez que Dios era un personaje de la literatura fantástica. Pero claro, es un personaje con un ejército, con muchos. Pregúntenles a los cátaros.

Patricia Kolesnicov

12/07/2013

lunes, 22 de julio de 2013

Linternaute.com: comentario sobre la versión francesa de "El colectivo"






Un village dans le chaos 

L'autobus


Voici le premier roman de la poétesse argentine, Eugenia Almeida. 
Elle nous entraîne dans une petite ville en Argentine à la rencontre de Ponce, un avocat et sa sœur qui attendent un autobus. Depuis plusieurs jours, l'autobus passe mais ne s'arrête pas. Tout le village s'interroge : s'est-il passé un événement important dans le pays que tout le monde ignore ? Mais l'effrayante vérité est brutalement révélée et le village sombre peu à peu dans la violence.

sábado, 20 de julio de 2013

Benzine magazine: comentario sobre la versión francesa de "El colectivo"

L’autobus, de Eugenia Almeida





On distingue parfois les grands romans dans leur capacité à parler de sujets universels avec concision, profondeur et efficacité. « L’autobus » ne possède que 125 pages, mais il vous reste pourtant longtemps en tête après l’avoir refermé, tant il réussit la gageure de dénoncer ce qui fait notre société : le pouvoir et ses dangers.

Ce roman bref et intense met en scène un village de l’Argentine rurale coupé par une voie ferrée qui sépare gens fortunés et petites gens. Ici, tout le monde se connaît, mais les rumeurs vont aussi bon train…alors, quand un beau jour, l’autobus qui dessert le village ne s’arrête plus, les habitants s’inquiètent…des visiteurs ne peuvent plus repartir, ils décident de s’enfuir à pied. Plus tard, les radios parlent de fugitifs près de chez eux, l’armée semble s’être déployée partout, la voie ferrée est coupée, la police locale reste muette, attend des ordres, obéit, ne discute plus et se tait, résignée…

Le style est sec et nerveux, les dialogues presque omniprésents, même si les silences lourds de sens sont de rigueur. A l’image du temps lourd et orageux qui pèse sur ce village écrasé de chaleur, l’intrigue devient également de plus en plus pesante au fil des pages, mais aussi de plus en plus évidente. De manière métaphorique, Eugenia Almeida dénonce le pouvoir, l’autorité et ses conséquences les plus perverses : faisant bien entendu référence au régime dictatorial qui sévit en Argentine et dans de nombreux pays latino-américains, elle parvient à rendre son roman angoissant et fébrile. A son terme, il s’agit presque d’un huis clos à plusieurs personnages, tant le livre semble inexorablement se refermer sur les habitants isolés de tout, toujours dans l’attente, dans les suppositions, dans les rumeurs les plus folles qui mènent à la folie et à l’oppression.

C’est simple et brillant. A découvrir de toute urgence.

Jean-Francois Lahorgue



L’autobus, de Eugenia Almeida
Traduit de l’espagnol par René Solis
Editions Métailié, 125 p. – 15 €
date de publication : 12/4/2007

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viernes, 19 de julio de 2013

Littér´auteurs: comentario sobre la versión francesa de "El colectivo".

AUTOBUS ; Eugenia Almeida




"Dans une petite ville du fin fond de l’Argentine, un homme et une très jeune femme attendent un autobus dans un café, l’autobus passe et ne s’arrête pas. Il y a quatre jours maintenant que l’avocat Ponce amène sa sœur pour prendre cet autobus et qu’il ne s’arrête pas. Les jeunes gens partent à pied le long de la voie ferrée. Le village s’interroge. Le soupçon s’installe, la réalité se dégrade subtilement.

Il s’est passé quelque chose dans le pays que tout le monde ignore. Pendant cette attente, nous découvrons la lente plongée dans la folie de la femme de Ponce, provoquée par l’attitude de l’avocat qui ne lui pardonne pas les circonstances de leur rencontre.

La confusion s’installe dans la vie du village, ce sont les militaires qui commandent. Des livres disparaissent de la bibliothèque. Des coups de feu éclatent à la tombée de la nuit, des cadavres de subversifs sont retrouvés, personne ne peut reconnaître le couple de la photo du journal. L’autobus s’arrête de nouveau alors que personne ne l’attend plus et la pluie se met à tomber."


Argentine. Une petite ville perdue au fin fond du pays. Une voie ferrée. Un café. La vie au quotidien d’habitants ordinaires qui se côtoient, se jaugent, se toisent, se jugent… D’un côté de la voie les « nantis », de l’autre les « parias ». Ni le train, ni l’autobus ne s’arrêtent plus dans la bourgade depuis quatre jours. L’avocat Ponce, chaque matin, accompagne en vain sa sœur pour qu’elle prenne cet autobus. Il croit en la toute-puissance de son statut. En vain, aussi. Un couple intrus, venu là d’on ne sait où, venu là on ne sait pourquoi, attend, lui aussi de pouvoir quitter le village. En vain, aussi. De guerre lasse, l’homme et la femme décident de partir à pied en longeant la voie ferrée.

Unité de lieu ; unité de temps. Dans un monde clos, dans un silence de plomb. Que se passe-t-il ? Pourquoi l’autobus ne s’arrête-t-il plus ? Pourquoi l’orage n’éclate-t-il pas alors qu’il gronde ? Pourquoi entend-on des coups de feu dans le lointain ?

Eugenia Almeida laisse extravaguer les émotions du lecteur. Même si elle a posé le cadre, elle ne donne pas toutes les clés. Tout est possible, mais elle le tait jusqu’à l’évidence. C’est ce qui donne force et densité à ce court roman. Alors que le malaise leste l’atmosphère, elle parvient à offrir une écriture souple et rapide qui ne laisse pas place à la fadeur et à la monotonie.

J’avais lu ce roman avant de me rendre au festival America 2012, à Vincennes. Je l’avais apprécié. J’attendais donc avec impatience de rencontrer cette auteure. J’ai été enthousiasmée. Cette dame sait dire les choses, simplement, passionnément, sans fioriture. Elle sait les dire, elle sait les écrire aussi.

C Martine


jueves, 18 de julio de 2013

"Siluetas" en Revista SUELTA. Eugenia Almeida / Marlon de Azambuja

SILUETAS

Eugenia Almeida



Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009


No sé quién soy.
Cada día me inclino sobre el piso para medir la muerte. A veces me he quedado mirando algo que cuelga, pensando en qué es necesario para marcar los límites del aire.
Exactamente eso. Aire. Cuando logro pensar, lo que veo son corrientes de aire.
Estoy cansado, seguramente. Derrumbado. Golpeado. Abatido.

Cuatro días sin dormir porque en la ciudad ha comenzado una guerra. Alguien ha dicho basta, alguien ha golpeado un vaso contra la mesa, seguramente ha habido miradas pero no gritos. Alguna tensión ha llegado al límite y han decidido devolver el golpe. Impersonal pero tan íntimo.
Cuatro días sin dormir. He llegado a extrañar los muertos casuales, esos cuerpos cotidianos, el que se ha dejado atravesar por una sevillana, el que ha tragado una bala por despecho, el que ha aguantado esa venganza con el vientre. El baleado, el apuñalado, el golpeado. El abatido. Yo soy el abatido.
Mi mujer debe estar en casa, en ropa interior, sentada en la silla de plástico, dejando que la cerveza se entibie mientras mira por la ventana. Debe ver que hay muchos patrulleros en la calle. Debe oír disparos, quizás, debe suponer que puede terminar la cerveza sin demora, que es mejor acostarse, su hermoso cuello apoyándose en la almohada, su espalda buscando el alivio del ventilador, su oscuridad atravesada por el cartel fluorescente del restaurant de abajo. Mi mujer. 


Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009


Yo no sé cómo fue que empecé con esto, con este ir haciendo oficio de nada, con esta experticia en ausencia. En ausencia de mí. No sé. Agacharme, hacer a un lado las cosas, inclinar la mano. No pensar en nada. Ni en la sangre, ni en las manchas, ni en la gente. Ocuparme de marcar los límites, la huella que otros van a venir a oler como perros. Me dicen “el artista”. Se ríen. Gritan: “Ronco, marcá”. Y ahí voy yo, a dibujar la frontera. Son importantes, ellos. Caminan así, clavado, haciendo ruido. Les encanta. Se acercan a la gente y la van corriendo. “Atrás, atrás”. Yo los miro desde el piso. El asfalto, las veredas. Todos quieren ver. Ver cómo le ha tocado a otro, sentirse a salvo, diferenciarse de los muertos. Pero nadie se acerca demasiado. Se asoman. Nadie se agacha, como yo. Nadie pone la rodilla en el suelo y se queda mirando esa cara que no dice nada.
Eso hago. Fronteras para marcar una ausencia. Perímetro de nada. 

Un muerto. Dos muertos. Tres muertos. ¿Cuatro por día? A veces. Mi mujer me ve llegar por la noche y se ríe y pregunta ¿cuántos pintó hoy? Y hay cerveza. Hay ventana. Hay su cuello. Yo me digo que si son cuatro o cinco, incluso seis, puedo. No me gusta tocarla cuando recién llego. Ella abre la ducha mientras me saco la ropa, ella sabe, se queda ahí cuando, casi desnudo, me paro frente al lavatorio a lavarme las manos, sabe, me besa al costado, en un ojo, deja la puerta del baño abierta, se trae la silla, ella y sus piernas, fuma y me mira mientras me enjuago el pelo, ella, casi nunca usa zapatos en la casa.
Me trae un cigarrillo cuando termino, espera un rato más, me cuenta, el mercado, hoy se vendió poco, pero igual bien, llegaron unas paltas chiquititas a un precio carísimo, nadie las lleva, los cajones de manzana otra vez, Desiderio que los trae apilados y cuando se va, veo que todas las del cajón de abajo están medias chuzas. ¿Medias qué?, pregunto yo. Chuzas, me dice. Feas.
Entra el viento caliente de este diciembre horrendo. ¿Por qué pienso eso? El calor es el calor. Ni malo ni bueno. ¿Por qué diciembre sería horrendo? ¿Por qué? Mi mujer tiene una gota de sudor sobre el labio. Sonríe. Me distraigo y el vaso se calienta. Y me digo, sí, está bien, mientras sean cinco o seis, puedo. Cada verano me digo eso. Después de marzo, tolero mejor. Hasta que vuelve el calor. Tengo que recordarme esperar. Aguantar los vaivenes del tiempo. Mi mujer lo sabe. Y apenas entabla conversación. Los cuerpos desnudos. Sin conversación.


Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009


Y justo en diciembre viene a pasar, estos hijos de mala madre y la reputa que los re mil parió. No. No sirve pensar así. Mi mujer debe estar en casa, en ropa interior. Debe estar pensando en mí. Mirando por la ventana. Yo pienso en ella. No importa lo otro.

Una vez tuve que dibujar a ocho. Todos juntos. Una tragedia familiar, que le dicen. Así dijo el diario. Se dice lindo cuando no hay que andar esquivando los charcos de sangre. Igual, fue fácil. O no. Pero, quiero decir, ocho juntos no es lo mismo que ocho separados. Ocho separados son ocho escenarios. Toda esa escoria que se junta, todo lo que hay que rodear para llegar a cada cuerpo, no, no es lo mismo, ocho veces estar rodeado de esa gente. Ocho juntos son ocho muertos. Ocho separados, no sé, potenciado, ocho veces ocho. Estoy cansado hoy. 



Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009


 Cuatro días sin dormir. Porque estos hijos de puta han decidido resolver sus problemas lo antes posible. Me la paso de una silueta a otra, de una esquina a otra, todos en la calle. González dice que es porque están corriendo para esconderse, yo no sé, González lleva la cuenta de cuántos de cada lado, de quién va ganando, de quién se quedó sin lugarteniente, de quiénes van a ser los nuevos jefes, este pelotudo de González si por lo menos se callara un rato.

Si yo pudiera trabajar como siempre, si me dejaran un poco de tiempo, si pudiera dibujar las siluetas tranquilo, si no estuvieran todos los movimientos superpuestos, llamada recibida, patrullero, yo, las cintas, las fotos, el levantamiento del cadáver, patrullero, llamada, alguien que grita “Dale, Ronco, terminá de una vez”, subir al auto, otra calle. Hijos de puta ¿no pueden matar a uno, a uno solo, adentro de una casa para que pueda sentarme un segundo y tomar un café?
El chofer dice “se acabó, de las tres bandas, va quedar una”. No sé quién soy. Van todos cargados, yo no tengo arma, no la uso, para qué la quiero, yo pinto. Me gusta estar tranquilo. Mi tiza, criminología, casquillos. Yo llego cuando la violencia termina. Ahí llego.
No entiendo, nunca entendí. Yo voy levantando los restos. No entiendo.
No es lo mío, seguramente. Estoy seguro de que mi mujer piensa eso. No lo dice, pero estoy seguro. Y yo también. Cuando los veo felices porque se armó balacera y bajaron a uno de los otros, no sé. 



Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009


Y ahora me gritan desde allá. ¿Qué muerto es este? ¿Número cuánto? No sé. Siempre me quedo pensando en las caras que he visto, en los rasgos de las siluetas que dibujé. Pero ya el lunes a la noche perdí los rostros, se me mezclan. Las zapatillas fluorescentes eran del pibe de la calle Lima o del tipo que estaba en el mercado o de uno de los que vimos bajo el puente. No sé. “Increíble guerra del mundo del hampa”, dijo el diario ayer o anteayer. ¡El mundo del hampa! Yo creí que eso era para las películas, nomás. Hampa.


Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009

Me gritan de allá, voy corriendo al auto de Científica. Mientras veo pasar las luces de la avenida, alguien dice una dirección, calle y un número que termina en 35, calle, número, estoy tan cansado. Llegamos y veo, casi feliz, que no hay cuerpo en la calle, que vamos a entrar en una casa, baja González desprendiendo el botón de metal que sostiene la pistola, se acerca a la puerta, hace un gesto avisándonos que está todo bien, bajo, me doy vuelta para buscar la caja con mis cosas y entonces escucho, algo se cae, algo se quema. Me doy vuelta, González en el piso, el chofer contra el volante, no escuché disparos, lo que se quema viene de mi camisa, hay un pibe, me está apuntando pero baja el arma, no, la sube, no, soy yo que me estoy resbalando, al piso, apoyado en la chapa de la camioneta, lo veo que se va corriendo, cerca de mi pierna hay un charco de sangre, pienso que es la sangre de González, la mía está detrás, por mi espalda, siento como está ahí, caliente, pienso en que si no se apuran va a mezclarse todo, pienso en mi mujer, en sus pies descalzos. Pienso a quién van a mandar para dibujar nuestras siluetas.
Hoy soy el abatido.

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REVISTA SUELTA

Arte: Marlon de Azambuja, de la serie "50 elementos de Zizkovo Nám", 2009.

Letras: Eugenia Almeida, "Siluetas". Publicado originalmente en Acción. Revista del Instituto movilizador de fondos cooperativos. Año XLV, nº 1092. Buenos Aires. Febrero de 2012

miércoles, 17 de julio de 2013

Et hop, dans mon sac! Comentario sobre la versión francesa de "La pieza del fondo"

 

 

 

"La pièce du fond" un roman argentin d'Eugenia Almeida


 












Santa Lucia, une clinique psychiatrique en Argentine, vers laquelle tout converge...

Le livre commence sur la place d'un village argentin, un vagabond est assis sur un banc. Sofia, la serveuse du bar vient régulièrement lui amener à manger en douce, même s'il semble à peine y toucher. Elle lui parle, de plus en plus, mais il ne répond jamais. Il ne semble pourtant pas muet.
Un jour, il disparaît.
Il a été emmené par la police, qui a estimé qu'il troublait l'ordre public.
Au commissariat, Frias, un "gentil" flic, est troublé par cet homme silencieux. Lui aussi lui confie sa vie.
Jusqu'à ce que l'homme soit emmené ailleurs... interné à Santa Lucia, en ville, pour une expertise psychiatrique.

Dès la soixantième page, Santa Lucia et ses personnages entrent en jeu et la majeure partie de la suite de l'histoire va se dérouler en ce lieu.
Son médecin-chef grand manitou, ses réceptionnistes impassibles, murées dans leur aquarium à l'entrée de l'établissement, un infirmier bienveillant et Elena, le nouveau docteur.
Celle-ci débarque et se rend compte que tout le monde la connaît déjà. Elle se trouve être la fille d'une ancienne patiente du médecin-chef, directeur de la clinique, la « folle » dont il parle tout le temps, et qu'il dit être à l'origine de sa vocation.
Elle va troubler plus d'une personne là-dedans, par sa simplicité et son humanité.

Sofia finit par rencontrer Frias, le policier, et tous deux se lancent à la recherche de celui qu'ils appellent "leur ami" et qui leur a fait tant de bien.

Les dialogues sont fluides.
Beaucoup de personnages secondaires, dont l'histoire personnelle est à chaque fois développée mais dont on ne comprend pas forcément le rapport avec l'histoire principale. Et il n'y en a pas toujours un.
Tous sont très attachants, même les moins sympathiques
, et bien que certains soient un peu caricaturaux : un flic méchant et un flic gentil, une réceptionniste aimable et une autre acariâtre.
Ma lecture a donc été très agréable et je me suis laissée porter par la quête de Sofia et Frias pour retrouver leur ami vagabond.
Par contre, j'ai senti que je n'arrivais pas à saisir toute la dimension psychologique de l'histoire.
J'ai bien lu, à droite et à gauche sur le net, que l'homme vagabond et la doctoresse débarquée de nulle part étaient deux « chamboule-tout » dans le quotidien tranquille et endormi des autres personnages, qui les amènent à ressentir des élans d'émotion qu'ils n'ont pas, ou plus l'habitude de ressentir.
J'ai lu aussi, et j'ai effectivement vu passer dans le livre des métaphores avec les poissons dans le courant des rivières, et avec la pêche, mais je ne les ai pas vraiment comprises. Trop subtile.
Moi et la psycho...

"La pièce du fond" apparaît à plusieurs reprises tout au long du livre.
C'est dans le commissariat, la petite pièce dans laquelle Frias installe l'homme pour qu'il(s) soi(en)t tranquille(s), c'est le bureau à l'hôpital dans lequel Sofia et Frias vont rencontrer le docteur Elena, etc.
Métaphoriquement, ça doit être cet endroit au fond de soi, dans lequel on refoule des souvenirs douloureux, des sensations, des sentiments, qui font peur, et dont des personnes comme le vagabond et la doctoresse nous amènent à pousser la porte. 

C'est un livre que j'ai finalement aimé et qui m'a donné envie de lire L'autobus, le précédent roman de l'auteure également traduit en français. Eugenia Almeida est Argentine, enseigne la littérature et la communication, est aussi journaliste et chanteuse.
 
Celine G
17/06/2013
 
 
 

martes, 16 de julio de 2013

Livres a lire: comentario sobre la versión francesa de "La pieza del fondo"


La pièce du fond - Eugenia Almeida -  Métailié 

 

 




"La pièce du fond", dernier opus signé Eugenia Almeida, déjà auteur de "L’autobus", est un roman qui parle des gens, de leur vie, de leur passé et de leurs sentiments. A la croisée des chemins, les destins se croisent, les personnages se rencontrent, se perdent, et se retrouvent.
Ce livre commence sur la place du village, sur un banc public, où, depuis quelques jours, un homme est assis, muet et immobile. Est-ce un sans domicile fixe, s’est-t-il perdu ? Nul ne peut le dire mais une chose est sure, il dérange. Il dérange le patron du bar d’en face, il dérange même la police qui finit par l’embarquer. Mais aussi, il intrigue.
Il intrigue Sofia, la serveuse du bar, qui lui apporte régulièrement à manger. Un beau jour, il disparaît, et Sofia s’inquiète de ne plus le voir, en parle à sa sœur Mabel et se décide à le chercher. Elle se retrouve alors au commissariat, où Frias, un flic, a lui aussi été troublé par ce personnage mystérieux… Sauf que le vieil homme n’est plus là, il vient en effet d’être transféré dans un hôpital psychiatrique. Et dans cet hôpital, une nouvelle venue, elle aussi, va troubler l’ordre et la tranquillité établis depuis si longtemps. 
Le médecin en chef, le docteur Resquén, reconnaît cette nouvelle recrue. Ce psychiatre est bien Elena Erbeste, la fille d’une patiente qu’il a croisée il y a plus de trente ans, et grâce à laquelle il a trouvé sa vocation. Semant le trouble dans la vie bien rangée de l’hôpital, Elena va croiser le chemin de Sofia, qui la sollicite pour retrouver son ami. 
Dans ce roman, Eugenia Almeida réussit, grâce à une écriture tout en finesse, limpide et prenante, à nous faire partager le quotidien rangé de tous les personnages qui peuplent cette petite ville où se déroule l’action du livre. L’homme du banc et Elena, eux, sont comme des trouble fêtes qui perturbent cet ordre établi, et qui provoquent la confusion.
Dans ce livre, ce qui est frappant, c’est la confrontation des personnages, très différents, entre eux. Leurs destins se mêlent au gré de leurs rencontres, et ils possèdent chacun une histoire personnelle particulière. Dans cet univers fermé, presque étouffant, chacun, dans cette quête, recherche des vérités qu’il se cache. Dans un rythme presque figé, à l’image du village dans lequel le récit se passe, Eugenia Almeida arrive à créer du mouvement à travers tous ces personnages, à travers leurs vies et leurs souvenirs. Un ouvrage singulier, une atmosphère pesante, mais une histoire poignante qui fait réfléchir, qui remue des émotions et qui ne laisse pas indifférent.
24/05/2010 

lunes, 15 de julio de 2013

Locus ubi: comentario sobre "El colectivo"

Locus ubi es el blog de las cátedras de Teoría Literaria II e Historia Social de la Literatura del Profesorado de Letras del Instituto Superior Elizalde.


 

 

 

 

 

 

 

 

El colectivo de Eugenia Almeida

Acerca de este libro dijo una crítica de Francia "en esta novela no hay sangre ni hay crímenes, sólo la habilidad de la autora para mantener el interés del lector". 
Bueno, estoy en desacuerdo. Hay crímenes, hay sangre, y hay habilidad para retener al lector. A ver...es un pueblo pequeño del interior, de ésos que algunos conocemos bien,y el colectivo que lo une con la capital deja de parar a levantar pasajeros. Este hecho mínimo está lleno de complejidades que sólo algunos personajes perciben y la presencia de dos forasteros en el único hotel complica la trama que en apariencia se mantiene monótona y unidimensional. La dictadura argentina, el peronismo, la violencia subersiva, el abuso de poder, son algunas de los escenarios de fondo que asoman bajo el mantel. Y nada desentona, es un delicado engranaje, un equilibrio que puede romperse si cerramos bruscamente el libro. Y por eso, "El colectivo" es un libro que pocos lectores se atreverán a cerrar. 

Daniela Terlin
Publicado el 13 de febrero de 2010

http://locusubi.blogspot.com.ar/2010/02/el-colectivo-de-eugenia-almeida.html